Invisibiliser c’est discriminer
Invisibiliser
c’est discriminer
La Journée de Visibilité Lesbienne (JVL) vise à souligner la visibilité « lesbienne».
Elle désire mettre de l’avant les enjeux des femmes de la diversité sexuelle, c’est-à-dire des femmes qui s’identifient comme lesbienne, gaie, bisexuelle, pansexuelle, ayant une sexualité fluide, asexuelle ou encore en questionnement. C’est un moyen de mettre de l’avant leurs propres enjeux trop souvent invisibilisés au sein des diverses manifestations LGBTQIA2S+ locales et internationales.
Campagne nationale
« Invisibiliser c’est discriminer »
La campagne « Invisibiliser c’est discriminer » a été mise sur pied en 2022 par le Réseau des Lesbiennes du Québec afin de célébrer les 40 années d’existence de la Journée de Visibilité Lesbienne. Cette campagne vise à dénoncer l’invisibilisation systémique de la lesbophobie au sein de notre société, mais aussi à redonner du pouvoir aux femmes LGBTQIA2S+ en sortant de l’ombre les enjeux spécifiques qui touchent les diverses communautés lesbiennes au Québec.
Définition
Lesbophobie
Le terme lesbophobie est une phobie spécifique qui touche les femmes qui aiment les femmes en raison de leur orientation sexuelle, c’est-à-dire les lesbiennes, les femmes bisexuelles, pansexuelles et gaies en relation lesbienne ou encore les personnes perçues comme lesbiennes par la société. Cette phobie est à l’intersection de l’homophobie et du sexisme.
La lesbophobie se manifeste par des attitudes négatives, de la discrimination, du mépris, de l’invisibilisation, du rejet ou de la haine envers les populations lesbiennes. Elle peut donc également mener à des actes d’intimidation ou à de la violence et peut ainsi porter atteinte à l’intégrité psychologique, physique ou sexuelle d’une personne.
Témoignages
Dans le cadre de la campagne: « Invisibiliser c’est discriminer », le Réseau des Lesbiennes du Québec aimerait recueillir vos témoignages afin de démystifier les enjeux touchant la lesbophobie. Pour ce faire, vous pouvez remplir notre questionnaire et nous veillerons à partager votre expérience de manière anonyme.
Pour une amie à moi, elle refuse d’entendre et encore moins d’utiliser le mot « lesbienne ». D’ailleurs, selon elle, il n’y a aucune raison pour que les lesbiennes se regroupent afin de faire valoir leurs droits car « ce sont des femmes, c’est tout. Il n’y a pas de raison pour que des gens comme toi soient traités différemment ». De plus, sa fille est ouvertement out et en couple avec un fille depuis plus de 5 ans. Elle n’a pas le même discours invisibilisant avec elle…
Je marchais avec ma blonde en la tenant par la main et on s’est fait crier dessus à deux reprises par des groupes de gens. Ils nous ont aussi dit que c’était beau l’amitié. Je l’ai d’ailleurs réentendu souvent celle-là, c’est une autre façon de diminuer notre amour. On nous a également klaxonné intensément et crié des noms.
Quand je soupe chez la famille de ma conjointe, ses frères s’amusent souvent à faire des blagues sexuelles sur ses ex-chums, cela fait sept ans que nous sommes ensemble et qu’elle s’identifie lesbienne. Si j’étais un homme, on prendrait ma relation avec ma conjointe au sérieux et je doute fortement qu’on ferait allusion aux expériences sexuelles de ma conjointe avec ses anciens partenaires devant moi.
« La réaction de mon père à mon « coming out ». D’abord, le déni, la rage, puis le silence. Enfin, après quelques jours de ce silence, retour au déni, et retour à une normalité feinte où le mot ne reviendra jamais, où la discussion ne refera surface que plusieurs mois plus tard quand il se rendra compte que non seulement je suis out, mais que je le suis publiquement, et le même cycle reprend. Fermer les yeux, mettre un voile sur les tabous est quelque chose un peu trop présent dans ma culture, mais ce l’est encore plus au niveau de toute sexualité qui n’est pas cis et hétéro. »
« Lors d’un de mes rendez-vous médicaux annuel, j’ai mentionné à ma docteure que j’étais en couple avec une femme, elle en prend note. L’année suivante, elle me demande si j’ai un chum. Je lui réponds que non, je suis en couple avec une femme, elle en prend note. L’année suivante, elle me redemande si j’ai un chum. Je lui mentionne que je suis célibataire mais que je n’ai plus de relation sexuelle avec des hommes depuis plusieurs années, elle note. L’année suivante, elle me demande, vous l’aurez deviné, si j’ai un chum…Invisibiliser c’est aussi « juste des petits oublis » qui pèse lourd à la longue. »
Toutes ces fois où le père de ma conjointe parle de moi comme étant l’amie de sa fille : « ma fille est là avec son amie » alors qu’il est au courant pour son orientation et notre relation. Je le sens comme s’il voyait notre relation ou le fait d’être lesbienne comme n’étant pas sérieux.
« Ma conjointe et moi étions dans un bar et un homme cis est venu nous déranger et nous demander si nous avions besoin d’aide… Sincèrement, besoin d’aide? Pourquoi? il ne nous manque rien… #lesbophobie »
Programmation de la JVL le 23 avril 2022
Retrouvez-nous dès 13h à l’Idéal bar & contenu pour une journée d’échanges et de partages sur les 40 ans d’histoire de notre communauté. Animée par Eugénie Lépine-Blondeau, cette journée célèbrera les 40 ans d’existence de la Journée de Visbilité Lesbienne. Trois baladodiffusions seront enregistrées en direct et porteront sur les enjeux reliés à la visibilité lesbienne. Dès 13h30, assistez à l’enregistrement en direct du balado L’implication des organismes communautaires pour la visibilité lesbienne avec le GRIS Montréal, la Fédération des femmes du Québec ainsi qu’Interligne. À 14h30, Diane Trépanière, Gin Bergeron et Gloria Escomel parleront de Visibilité d’hier à aujourd’hui à travers leurs pratiques artistiques respectives. À 15h30 Eugénie Lépine-Blondeau animera en compagnie de l’humoriste Coco Belliveau, porte-parole de la Journée, la remise des prix JVL 2022 en compagnie des récipiendaires, soit Sarahmée, prix Visibilité , Nicole Brossard, prix Hommage et feu Johanne Coulombe, prix Militantisme. Enfin, toutes s’allieront pour discuter du sujet de la campagne 2022 de la JVL « Invisibiliser c’est discriminer »! La soirée se terminera avec un 5 à 7 festif à l’Idéal bar & contenus.
SARAHMÉE
Première artiste hip-hop à être nommée dans la catégorie “Révélation de l’année” au Gala de l’Adisq, en 2019, la rappeuse Sarahmée ne cesse de faire parler d’elle depuis. Bien que la jeune femme de 35 ans roule sa bosse dans l’industrie de la musique au Québec depuis une bonne quinzaine d’années, elle traverse enfin des années phares en termes de visibilité. À l’été, elle était parmi les têtes d’affiches du spectacle de clôture de Fierté Montréal et aux Franco pour présenter Poupée russe, son troisième album en carrière. Une année faste qui se termine par rien de moins qu’une participation au Bye, Bye, l’émission la plus regardée au Québec. Sarahmée est la récipiendaire du Prix visibilité 2022.
NICOLE BROSSARD
Née à Montréal, la poète, romancière et essayiste Nicole Brossard a publié une trentaine d’œuvres depuis Aube à la saison, en 1965. En plus de participer à l’écriture de la notoire pièce de théâtre féministe La Nef des sorcières, l’écrivaine a produit des textes féministes et lesbiens précurseurs, dont Amantes, Picture Theory et La lettre aérienne avec sa célèbre phrase forte de sens et de visibilité : « Une lesbienne qui ne réinvente pas le monde est une lesbienne en voie de disparition. » Au fil des décennies, ses écrits sont traduits en plusieurs langues et se méritent plusieurs distinctions littéraires, dont le Prix Athanase-David, deux doctorats honorifiques, ainsi que deux Prix littéraires du Gouverneur général. Pour l’ensemble de sa carrière, Nicole Brossard se mérite le Prix hommage 2022.
JOHANNE COULOMBE
Militante d’envergure, Johanne Coulombe s’est démarquée tout au long de sa vie par son engagement au sein de la communauté. Pendant près d’une décennie, elle sera impliquée au sein de la revue Amazones d’hier, lesbiennes d’aujourd’hui, qu’elle n’hésitera pas à mettre de l’avant notamment par le biais de la soirée « Toutes les lesbiennes en parlent », qu’elle organise et anime en 2019, lors du lancement de la numérisation de tous les numéros d’AHLA, ou encore par le biais du documentaire AHLA: 40 plus tard qu’elle coréalise. Cofondatrice des Éditions sans fin et de la revue Grenades, elle mettra de l’avant plusieurs ouvrages de lesbiennes radicales, alors que son implication en tant qu’administratrice au Réseau des Lesbiennes du Québec permettra de faire avancer plusieurs projets pour les femmes de la diversité sexuelle. Décédée l’an dernier d’un cancer foudroyant, Jojo a motivé la création d’un Prix militantisme pour ces pionnières et activistes qui demeurent trop souvent dans l’ombre. En 2022, à titre posthume, Johanne Coulombe reçoit ainsi le premier Prix militantisme.
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